La Mauritanie est l’un des pays les plus touchés par les changements climatiques, car la désertification couvre plus de 80% de sa superficie, et les vagues de sécheresses successives sapent ses tissus sociaux et économiques ruraux, menaçant sa sécurité alimentaire et entravant son développement économique.
Ces déclarations ont été tenus hier vendredi 1er décembre courant, par le Président de la République, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, selon lequel, ces changements ont, négativement, impacté les secteurs vitaux, tels que les ressources hydriques, la production agricole, le développement de l’élevage, les richesses maritimes et les écosystèmes naturels.
Dans son discours devant la Conférence de Dubaï de 2023 sur les changements climatiques, ou COP 28, dont les travaux ont débuté, vendredi, à l’Expo City Dubaï aux Émirats arabes unis, le Président de la République a précisé que et les vagues de sécheresses successives ont sapé nos tissus sociaux et économiques ruraux, menaçant notre sécurité alimentaire.
Il a souligné que la bataille du changement climatique ne pas être gagnée sans la conjugaison des efforts et la multiplication des actes de solidarité internationale, soulignant que la communauté du destin de l’humanité ne manifeste à aucun niveau de manière plus forte et plus claire que dans les défis environnementaux.
Ci-après le discours du Président de la République :
« Majestés, Excellences, Altesses les rois et président des États et des gouvernements,
Excellence Monsieur Sultan Al Jaber, Président du 28e Sommet de la ; Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques ;
Excellence Monsieur le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies ;
Mesdames et Monsieur ;
D’emblée, je tiens à adresser mes sincères remerciements mon frère, Son Altesse Cheikh Mohamed bin Zayed Al Nahyan, Président des Émirats arabes unis, pour l’accueil chaleureux et l’hospitalité légendaire, en le félicitant, ainsi que le peuple émirati en général, à l’occasion de la célébration de la Journée de l’Union, et pour avoir accueilli cette 28e édition du Sommet de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.
Grâce à sa vision perspicace et à son leadership, les Émirats Arabes Unis a été toujours au premier rang des pays dans la promotion de la durabilité et la résolution des défis environnementaux en général.
Je félicite, également, Son Excellence Sultan Al Jaber, Président du Sommet de la COP28, pour la maitrise de l’organisation rigoureuse et parfaite de cette édition.
Je tiens, également, à remercier Son Excellence M. Antonio Côterres, Secrétaire général des Nations Unies, pour ses grands efforts dans le domaine du changement climatique.
Majestés, Excellences et Altesses ;
Mesdames et Monsieur ;
La communauté du destin de l’humanité ne manifeste à aucun niveau de manière plus forte et plus claire que dans les défis environnementaux.
La montée constante de la température de la planète, qui exacerbe, année après année, la gravité du changement climatique et ses conséquences dévastatrices, telles que la désertification, la sécheresse, les catastrophes naturelles et la perturbation de l’équilibre des écosystèmes, menace la continuité de la vie humaine, et même la continuité de la vie telle qu’elle est, sur la surface de la planète.
Combattre le changement climatique relève de notre responsabilité tous. C’est donc une bataille qui implique tous. Nous l’a gagnerons tous ou l’a perdrons tous. Nous sommes tous conscients qu’elle ne peut pas être gagnée sans la conjugaison des efforts et la multiplication des actes de solidarité.
Elle s’effectue essentiellement sur deux processus :
– Processus du renforcement de l’adaptabilité et de la résilience, face aux répercussions négatives du changement climatique sur les tissus économiques et sociaux, en particulier dans les pays les moins avancés ;
-Processus de la réduction graduelle des émissions, en construisant des processus de développement à faible émission de carbone et en développant l’utilisation des énergies renouvelables propres, et les résultats sur l’une ou l’autre voie ne seront que dans la mesure de la coopération et de la solidarité internationales.
Il est clair, aujourd’hui, que cette solidarité est en dessous des attentes, en termes d’ampleur et d’efficacité, car elle est toujours entravée par le fait que les décisions, les déclarations et d’engagements financiers peinent à se concrétiser sur le terrain dans des faits palpables, entravant ainsi la mise en œuvre effective des contributions climatiques nationales, notamment dans les pays en développement.
Il est donc urgent et fondamental d’accroitre considérablement les financements destinés à l’adaptation et à la transformation de l’environnement et de les débourser de manière à ne pas exacerber l’endettement des pays en développement.
Majestés, Excellences et Altesses ;
Mesdames et Monsieur ;
Nous sommes en République Islamique de Mauritanie parmi les pays les plus touchés par les changements climatiques, et tout ce qui en découle en termes de désertification, de sécheresse, de perturbation des précipitations pluviométriques.
La désertification couvre plus de 80% de notre superficie, et les vagues de sécheresses successives ont sapé nos tissus sociaux et économiques ruraux, menaçant notre sécurité alimentaire et entravant notre développement économique. Elles ont négativement impacté les secteurs vitaux, tels que les ressources en eau, la production agricole, le développement de l’élevage, les richesses marines et les écosystèmes naturels.
Par conséquent, nous sommes bien conscients que la lutte contre le changement climatique est un impératif social, économique, environnemental et même sécuritaire.
Face à cette situation, nous avons déployé de grands efforts pour lutter contre la désertification, à travers l’initiative de la Grande Muraille verte, en contribuant activement à la Commission du climat du Sahel et au Comité mixte de lutte contre les effets de la sécheresse au Sahel, en adoptant la Charte de l’Initiative verte du Moyen-Orient, lancée par le Royaume d’Arabie saoudite, et en investissant dans la gestion durable des zones maritimes et côtières d’intérêt environnemental mondial.
De plus, nous avons déployé tous nos efforts en vue de renforcer la résilience de nos citoyens et de nous adapter aux répercussions du changement climatique sur les systèmes sociaux et économiques.
Nous avons lutté contre la pauvreté et la fragilité, revu les modes de production et œuvré pour rétablir la viabilité de ce qui a été dégradé par la désertification.
Cela au plan du soutien à l’adaptation et à la résilience, mais nous n’avons pas négligé le processus d’un développement moins carboné avec des investissements importants dans les énergies renouvelables.
En dépit de notre faible contribution aux émissions de gaz à effet de serre, nous avons considérablement augmenté la part des énergies renouvelables dans notre consommation totale d’énergie, atteignant 34 % en 2020 et prévoyant d’atteindre 50 % en 2030.
Notre vaste programme de développement de l’hydrogène vert, qui est maintenant en cours d’élaboration. Nous sommes confiants d’atteindre l’objectif que nous nous sommes fixés dans notre contribution nationale révisée pour le climat, à savoir réduire les émissions de carbone de 11 %.
Cependant, dans tous ces efforts, nous avons encore besoin, comme la plupart des pays en développement, d’un soutien international accru pour renforcer la résilience et l’adaptation, et pour assurer une transition énergétique équitable, efficace et efficiente.
En renouvelant mon appel à accroître le niveau de soutien aux pays en développement pour faire face aux défis environnementaux et à respecter immédiatement les engagements pris en ce sens, je souhaite plein succès aux travaux de ce sommet.