Des négociations préliminaires ont débuté, lundi matin, au siège du ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation à Nouakchott entre la Mauritanie et l’Union européenne sur leur agenda de coopération en matière des migrations.
Cette rencontre, d’une journée, vise à établir un partenariat stratégique équilibré dans le domaine de l’immigration tenant compte de la souveraineté des deux parties, préservant les intérêts vitaux de chacune d’entre elles, d’une part, et prenant en considération les défis posés aux deux côtés mauritanien et européen par l’immigration clandestine, d’autre part.
Le secrétaire général du ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation, M. Mohamed Mahfoudh Brahim Ahmed, également, le chef de la délégation mauritanienne à ces pourparlers, a souligné la nécessité pour les engagements de la partie européenne de comporter certaines garanties.
Il s’agit, notamment, d’assurer aux citoyens mauritaniens les meilleurs privilèges dans le domaine de l’immigration légale vers l’Europe, d’une part, et d’élargir le partenariat stratégique entre les deux parties aux questions de sécurité, de réinsertion des jeunes, de développement et de résilience, d’autre part, a-t-il dit.
L’importance du document réside dans le fait qu’il servira, lors de la réunion d’aujourd’hui, de cadre approprié pour déterminer la nature des défis liés à la gestion de la question des migrations et des réfugiés, de fixer les objectifs souhaités et de préciser les moyens et les obligations mutuels, a poursuit Ould Brahim Ahmed.
Il a cité à ce propos, le droit international humanitaire, les mécanismes de concertation entre les deux parties, d’une part, et de mise en œuvre, de suivi et d’évaluation, d’autre part.
Les deux parties comptent sur ce partenariat pour permettre un partage des peines et des responsabilités communes, de manière juste et équitable, à la mesure des risques auxquels chacune est exposée et des défis auxquels elles sont confrontées, a ajouté le Secrétaire général, mettant en exergue, la lourde facture supporté par la Mauritanie à cet égard, bien qu’elle n’est ni un pays d’origine des clandestins, ni un pays de destination, comme c’est le cas de l’Europe.
La Mauritanie est plutôt un pays de transit en raison de sa situation géographique, a indiqué le Secrétaire générale, inscrivant la rencontre d’aujourd’hui, dans le cadre de la récente visite effectuée par une délégation euro-espagnole de haut niveau en Mauritanie, conduite par la Présidente de la Commission de l’Union européenne, Mme Ursula von der Leyen et le Premier ministre espagnol, M. Pedro Sanchez.
Les deux hautes personnalités avaient tenu, en compagnie de leur délégation, plusieurs réunions avec Son Excellence le Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani, a-t-il souligné.
Ces rencontres présidentielles ont été sanctionnées par des résultats très positifs, témoignant de la confiance des partenaires européens dans le leadership mauritanien et de l’intérêt porté à la Mauritanie, en tant que partenaire stratégique important et crédible, et ont mis, également, en évidence la solidité des relations qui unissent notre pays avec l’Union européenne et le Royaume d’Espagne, dans divers domaines, dont celui de l’immigration, a poursuit Ould Brahim Ahmed.
Quelques jours après la visite de la délégation européenne de haut niveau, Son Excellence le Président de la République, M. Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani, a été choisi à l’unanimité à la présidence tournante l’Union africaine, ce qui permettra à notre pays, qui constitue un pont entre l’Afrique et l’Europe, de jouer un rôle important dans le renforcement de la coopération entre les deux continents, dans divers domaines, dont l’immigration, a indiqué le secrétaire général.
Il est connu que les plus touchés par le phénomène de l’immigration clandestine sont les pays de destination, comme les pays européens, et que cela pose de réels défis aux pays de transit, comme la Mauritanie et que pour y faire face efficacement, il faut une coordination étroite avec les pays de provenance, a ajouté le secrétaire général du ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation.
L’ensemble de ces défis nécessite d’intensifier les efforts de coopération entre les trois parties susmentionnées et de mobiliser les ressources nécessaires pour faire face à l’immigration clandestine, qui s’aggrave et s’accroît, a-t-il dit.
La délégation de l’Union européenne dans ces négociations est dirigée par Mme Mme Corinna Ullrich, directrice, DG Home ; Gwilym Jones, ambassadeur ; Alexandra Sa Carvahlo, chef d’unité adjointe, DG Home; Jérôme Lebouc, chef d’équipe gouvernance; Virginie Ramey, gestionnaire migration, délégation de l’Union européenne