Ghazouani, le Choix sûr / Idoumou Ould Mohamed Lemine

Le 29 de ce mois, les Mauritaniens se rendront aux urnes pour élire le Président de la République qui gouvernera le pays au cours des cinq prochaines années. Sept choix s’offrent à eux, à l’occasion de ce scrutin qui intervient dans un contexte national, sous-régional et international particulièrement délicat pour le pays.
Au niveau national, la Mauritanie se relève difficilement des séquelles de la décennie ayant précédé le premier mandat du Président-candidat, notamment la tension politique et la gabegie au sommet de l’Etat qui l’ont marquée du début à la fin. Elle a encore besoin que le climat d’apaisement politique, de cohésion sociale, de sécurité et d’intégrité au Palais présidentiel, qui règne depuis août 2019, soit maintenu et consolidé pour un autre mandat. C’est à cette condition qu’elle pourra être soulagée des meurtrissures de 2009-2019.
 Pour ce faire, il faut à la tête de l’Etat un homme sage, cultivé, ouvert d’esprit ; un dirigeant visionnaire convaincu du caractère crucial de la participation de tous les Mauritaniens, de quelque bord, obédience, appartenance ou origine sociale qu’ils soient, à l’édification de la nation. Un président ayant déjà fait ses preuves, qui sait écouter tous les acteurs de la vie nationale, gagner leur confiance et intégrer leurs préoccupations et leurs visions de l’avenir dans un projet national cohérent et pouvant susciter l’adhésion de tous. Un homme d’Etat, voilà le président dont la Mauritanie besoin qu’il sorte des urnes le 29 juin courant. 
Qui, parmi les candidats, peut être cet homme-là ? Qui parmi eux tournera dès le lendemain de la proclamation des résultats, et sans rancune, la page de cette élection présidentielle, oubliera ses raideurs et ses mots blessants, tendra la main à ses adversaires, qu’il recevra au Palais présidentiel et consultera sur les grandes questions nationales ? Qui ? 
En passant en revue la liste des candidats, on se rend vite compte qu’un seul parmi eux a le profil requis : Le Président sortant. Il a l’expérience de la fonction et a déjà fait ses preuves d’homme de dialogue et de concertation, en réussissant le pari d’apaiser la scène nationale pendant cinq ans et de réunir l’opposition et la majorité, d’habitude inconciliables, dans des journées nationales de concertation sur la préparation participative des élections présidentielles et la gouvernance politique. Et il respecte ses concurrents, tous des fils de la Patrie, et vient d’annoncer que leur respect sera la ligne de conduite de sa campagne. 
Ghazouani est donc le choix sûr au vu du contexte national aujourd’hui. 
Au niveau sous-régional, notre pays est au cœur d’une espace sahélien pris dans l’œil d’un cyclone sécuritaire et géopolitique qui gronde sourdement. Les turbulences que vivent certains pays voisins, les repositionnements et changements d’alliances au sein et en dehors du G5 Sahel, ajoutés au climat général d’insécurité entretenu depuis quelques décennies par le terrorisme transfrontalier et ses corollaires (l’immigration illégale, le crime organisé, les trafics de toute sorte,…), rendent la sous-région dangereusement mouvementée et d’équilibre précaire. Si on ajoute à cela que les richesses des pays sahéliens et les avantages stratégiques qu’ils offrent attirent la convoitise de tous les pôles d’influence qui s’arrachent le monde, apparaitront alors à nous tous les risques de déstabilisation qu’encourt notre pays au regard du contexte sahélien actuel.
Qui, parmi les six adversaires du Président Ghazouani est en mesure de prémunir la Mauritanie contre la fièvre des changements politiques anticonstitutionnels qui récidive au Sahel ? Qui parmi eux sait gouverner dans la sérénité politique et la paix sociale ? Qui, parmi eux peut préserver la Mauritanie de devenir un des foyers où sévissent les terroristes qui écument la sous-région ? Qui parmi eux peut la garder éloignée de l’alignement dans la nouvelle guerre froide armée et préserver son indépendance et sa souveraineté nationale ? Qui parmi eux a l’expérience politique et sécuritaire, la modération, la patience et le réseau de relations nécessaires pour gouverner le pays dans un contexte si mouvementé ? Qui parmi eux a conscience du rôle que notre pays doit jouer dans le règlement des conflits qui minent les pays de la sous-région pour prémunir le nôtre contre les répliques de ces conflits ? Qui ? Aucun. 
Ghazouani, lui, a cette conscience et peut sortir la Mauritanie indemne du cyclone géopolitique qui souffle sur le Sahel aujourd’hui et lui faire jouer le rôle qui est le sien dans la pacification de la sous-région ! « J’œuvrerai tout particulièrement dans les circonstances présentes à ériger notre pays au rang d’acteur majeur de la sécurité sous-régionale et dans le règlement des conflits régionaux en mettant à profit tous les atouts diplomatiques dont nous disposons. », peut-on lire dans la version de son programme déjà disponible.
Ghazouani est donc le choix sûr au vu du contexte de la sous-région aujourd’hui. 
Au niveau international maintenant, le monde vit une période de recomposition de sa carte géopolitique, de retraçage des zones d’influences et de redéfinition des alliances stratégiques. Avec ses richesses prometteuses, sa position géostratégique et l’immensité de son territoire, la Mauritanie peut facilement voir ces atouts se transformer en risques majeurs pour son indépendance et sa souveraineté, si son gouvernail n’est pas donné à un homme d’Etat sachant appréhender, dans toute leur mesure, les enjeux qui déterminent aujourd’hui les relations internationales.
 Qui, parmi les six autres candidats peut être cet homme ? Qui parmi eux s’est tout simplement prononcé, jusqu’à présent, sur la dimension diplomatique de la fonction de Chef d’Etat ? Qui ? Aucun ! Ghazouani, si ! « Membre fondateur de l’Union Africaine, et aujourd’hui en première ligne sur les diverses questions concernant notre cher Continent, nous nous investirons pour les intérêts de cette Organisation, et nous nous impliquerons dans le règlement des conflits armés, les défis climatiques, la lutte contre le terrorisme tout en devenant un acteur important de l’Agenda 2063. » dit-il dans la même version de son programme.
Les concurrents du Président candidat, savent-ils tout simplement ce qu’est l’Agenda 2063 ? Ont-ils tout simplement conscience qu’une fois assis sur le fauteuil présidentiel, ils auront à réfléchir et même à gérer certaines affaires de l’humanité entière ? Pourquoi alors n’en parlent-ils jamais dans leurs documents et adresses, se contentant de ressasser à longueur de journée leurs acrimonies de sevrés du pouvoir et de promettre au peuple de l’amener sur la lune, le croyant ignorer qu’ils n’ont même pas d’ailes pour prétendre y aller eux-mêmes ?
Ghazouani est incontestablement le choix sûr pour diriger la Mauritanie dans un monde où l’existence du pays peut être remise en cause à tout moment.
Tout Mauritanien patriote et soucieux de l’avenir de son pays arrivera, en analysant les paramètres que j’ai évoqués là-haut, à cette conclusion et votera pour le Président de la République au scrutin du 29 juin. 
Et c’est ce que je ferai, en mon âme et conscience.
 

Par Idoumou Ould Mohamed Lemine, 
Professeur à l’Université de Nouakchott
 

 

10. juin 2024 - 9:56

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