Immigration : La Mauritanie ne sera pas la gardienne des frontières des autres, déclare le ministre de l'intérieur

La Mauritanie ne sera pas la gardienne des frontières des autres et son intervention se limitera à contrôler ses frontières de manière à garantir ses intérêts, sa sécurité et sa stabilité, a affirmé ce mardi devant les députés, le Ministre de l’Intérieur, de la Promotion de la Décentralisation et du Développement Local, M. Ould Mohamed Lemine.

Toutefois elle traitera la migration irrégulière conformément à ce qui est dicté par la législation internationale, les lois, les conventions et les principes des droits de l’homme, a-t-il dit, dans son intervention présentée au cours d'une séance publique tenue aujourd'hui par l'Assemblée nationale en perspective de l'adoption du projet de loi 24-029 modifiant certaines dispositions de la loi n°65-046 du 23 février 1965, qui porte sur les dispositions pénales relatives au régime de l’immigration.

La Mauritanie, de par sa situation géographique reliant le nord et le sud, ses vastes frontières avec les pays voisins et sa présence dans un environnement régional turbulent, est devenue un pays de transit et de stabilité pour les migrants irréguliers, a dit dans sa présentation faite pour la circonstance, le Ministre de l’Intérieur, de la Promotion de la Décentralisation et du Développement Local, M. Mohamed Ahmed Ould Mohamed Lemine.

Cette situation expose à des défis croissants qui se posent à tous les niveaux, a-t-il ajouté, disant que la nécessité d’identifier le bien-fondé de ce phénomène, a conduit à l’organisation d’un recensement des immigrés installés dans le pays, afin de régulariser leur statut légal, tout en les exonérant du paiement des frais de séjour.

Ainsi, plus de 130.000 immigrés dans la capitale, Nouakchott seulement, soit un chiffre élevé qui donne une idée de l’ampleur de l’expansion effrayante du phénomène, a indiqué le ministre, selon lequel, l’effectif des migrants expulsés est en constante augmentation, ayant atteint 10.753 au cours des huit derniers mois de cette année, soit une augmentation de 14% par rapport à l’année précédente, au cours de laquelle plus de 9 000 étrangers avaient été renvoyés.

Le projet de loi précité présenté s’inscrit dans le cadre de la lutte contre ce phénomène et de la réduction de ses répercussions sécuritaires, sociales et économiques, ainsi que de sa pression sur les ressources locales, a précisé Ould Mohamed Lemine, disant qu’il est urgent de combler la carence constatée dans l’arsenal juridique relative à la lutte contre l’immigration clandestine.

Le gouvernement tient à ce que les lois sur l’immigration soient compatibles avec les régimes nationaux et internationaux, qu’elles tiennent compte du principe de réciprocité, qui est un principe bien établi dans les relations internationales et qu’elles veillent à ce que tout soit respecté dans l’intérêt de nos communautés résident à l’étranger, a souligné le ministre.

10. septembre 2024 - 23:14

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