"Nous devons gérer avec une grande transparence nos moyens présents et à venir pour laisser aux générations futures d’avoir de quoi continuer le travail que nous avons entrepris,", puisque "c’est aussi la meilleure façon de payer la lourde dette que nous devons à notre peuple".
C'est le conseil fait par l'illustre et modeste ancien haut fonctionnaire de l'Etat mauritanien Brahim Salem Ould Elmoctar Ould Sambe’’ dit Ould Bouleiba’’, dans ce qui s'apparente à un appel pressent afin que le Gouvernement et le Patronat s'accordent pour servir l'intérêt général, tout en prenant garde contre les lobbies et leur insouciance du bon fonctionnement de l'Etat.
Ci-après l'intégralité de cette recommandation qui n'est pas la première ni la dernière de ce patriote toujours présent pour appeler les uns et les autres à la raison.
Prenant le train pour Niort, je trouve au milieu de la foule anonyme des voyageurs, Michel Debré. A le voir, a l’écouter, on éprouve le sentiment absolu que l’Etat et lui sont indissociables, et que le service de la nation au plus haut niveau, est sa seule raison d’être.
Michel droit : les clartés du jour
Elles ou eux sont des cadres sortis des plus grandes écoles et ont fait leurs preuves dans notre service public ou a l’étranger. Ils travaillent aujourd’hui sous la direction d’un Premier Ministre désigné par Le Président de la République. Le Premier Ministre est bien connu dans le milieu des gestionnaires et des financiers. Cette volonté de faire au mieux la mission dont l’Etat les a chargé est manifeste depuis quelques mois dans la plupart des Départements. Quelques lobbies d’affaires et de politique du pays s’en prennent eux parce qu’ils sont trop regardants sur ce qui se passe dans leurs secteurs et appliquent les textes rigoureusement.
Depuis ma retraite, personne ne peut dire m’avoir vu dans un bureau de l’Etat hormis la BCM, mon corps d’origine. Je ne suis pas un directeur de conscience des autres et le peuple ne m’a jamais confié un quelconque mandat pour parler en son nom. En tant que retraité du service public et citoyen de plein droit, je me permets quelques fois d’écrire ce que je pense et pas obligatoirement ce que les autres veulent que j’écrive. J’écris ce qui se fait bien et dénonce ce qui me parait poser problème au pays. Je pense que ce je dénonce ci-dessous a un impact sur un problème qui a toujours préoccupé notre pays depuis longtemps : notre capacité d’absorption des capitaux, ceux de notre budget propre ou les prêts qui nous sont accordés. Le Régime actuel l’a senti et je vois quelques réussites car c’est le gouvernement qui chaque mois donne la situation des projets en cours en Conseil des ministres. Je crois fermement que si le Gouvernement et le Patronat arrivent à s’entendre sur les mesures suggérées ci-dessous, notre absorption des capitaux sera meilleure et rendra plus clairs les rapports du gouvernement et le Patronat.
J’ai toujours été un libéral dans ma vision de l’économie mais loin de moi toute possibilité de cautionner des acteurs qui veulent désosser l’Etat et lui faire perdre toute souveraineté sur ses objectifs et actions envers le peuple et protéger les cadres qu’il charge d’une mission régalienne.
- Les lobbies ne leur laissent aucun répit si un marché leur a échappé.
- Les lobbies s’offusquent d’une reforme sectorielle utile pour l’Etat car elle fait partie de nos engagements internationaux et qui peut être dans le futur heureuse pour eux.
-Les lobbies ne veulent pas que l’Etat exerce son contrôle sur les fausses factures pour des achats non fournis. Le phénomène de la fausse facture est le plus rapide chemin pour s’enrichir énormément. Cette façon de vider les caisses de l’Etat avait cours au budget et au BIC (Bénéfice Industriel et Commercial). Bien sûr les acteurs économiques n’étaient pas seuls, il fallait quelques fonctionnaires pour les aider.
-Les lobbies veulent que l’Etat abandonne le contrôle qu’il exerce sur les bâtiments construits par eux, les routes, les ports, les barrages, les ecoles, les hôpitaux et les aéroports etc.
-Les lobbies veulent laisser les prix grimper alors qu’ils sont stables sur les marchés internationaux. .
Notre économie est bonne : pour la première fois le budget est finance a 75% par nos ressources propres, la BCM a d’importantes réserves bien gérées et a mis en route plusieurs reformes pour arrimer notre pays au marche financier international qui se modernise de plus en plus.
Je ne fais pas un pamphlet contre les acteurs économiques avec lesquels j’ai travaillé en bons termes depuis 1970 jusqu’à ma retraite. Je veux seulement que le Patronat et le gouvernement s’accordent sur ce qui relève de l’Etat et le Patronat du sien. Il y’a trop d’acteurs économiques qui n’ont pas les moyens humains, le matériel et l’expérience nécessaires pour exécuter certains marchés. Il faut que le gouvernement et le Patronat révisent les listes de qualification des sociétés sans délais et sans parti-pris. C’est la condition pour avoir un Patronat capable de développer des relations saines avec le gouvernement.
Le Patronat ne doit pas être un ennemi de l’Etat dont il tire depuis l’indépendance sa prospérité. Il doit être un grand pôle de développement moderne ambitieux et bien administré. La rente foncière n’a jamais enrichie un pays. Le Patronat doit voir ce qui se passe dans le monde. Voilà 64 ans qu’on est un Etat indépendant. Où sont alors les usines qui nous évitent d’acheter en devises nos allumettes. Les acteurs économiques doivent être plus créatifs et savoir que le développement ne se fait que sur le long terme. Certains d’entre eux se sont bien débrouillés, ils investissent dans le pays et ils se développent à l’extérieur.
Les chefs de projets et leurs collaborateurs doivent être de vertueux patriotes compétents et choisis pour leur valeur intrinsèque et non par un choix politique
Oui, depuis longtemps je plaide la relève des générations. C’est pourquoi je demande que les cadres actuels soient mis dans les conditions de gérer des services publics et protégés contre ceux qui ne respectent pas l’Etat et ses lois.
A la veille de notre indépendance nous devons mesurer les effets de notre stabilité et les progrès que nous avons réussi dans une région tourmentée et porter tous nos efforts pour agrandir le cercle vertueux dont on voit les résultats. Nous devons gérer avec une grande transparence nos moyens présents et à venir pour laisser aux générations futures d’avoir de quoi continuer le travail que nous avons entrepris. C’est aussi la meilleure façon de payer la lourde dette que nous devons à notre peuple.
QU’ALLAH LE TOUT PUISSANT PROTEGE NOTRE PAYS.
Le 23 Novembre 2024.
Brahim Salem Ould Elmoctar Ould Sambe’’ dit Ould Bouleiba’’