Les forces de sécurité tchadiennes ont déjoué hier mercredi 8 janvier courant dans la soirée, une tentative présumée de déstabilisation du pays après qu'un groupe de 24 hommes armés ait attaqué le palais présidentiel dans la capitale, N'Djamena, tuant 19 personnes.
Des coups de feu ont été entendus mercredi soir aux abords et à l'intérieur du palais présidentiel tchadien mais selon les autorités, "tout est désormais sous contrôle"
C'est l'Agence France Presse qui a donné l'alerte, indiquant que des tirs nourris étaient entendus au centre de la capitale tchadienne, et que des sources lui avaient indiqué que des tirs provenaient aussi de l'intérieur du palais, aux environs de 20 H 50 locales.
Une habitante de Ndjamena a déclaré à la BBC que les coups de feu se faisaient toujours entendre vers 21 H 30, indiquant avoir peur.
Un peu plus tard dans la nuit, le dispositif de blocage des voies menant à la présidence a été partiellement levé et des chars d'assaut ont été aperçus dans les rues de la capitale, provoquant l'agitation et la tension parmi les résidents proches du palais.
Pendant ce temps, les habitants de la capitale ont réagi à l'incident. L'un d'entre eux, qui a préféré garder l'anonymat, a déclaré à la BBC que c'était une mission suicidaire pour tout groupe de tenter de conquérir la présidence à pied.
« En tant qu'habitant de N'Djamena, je n'ai pas peur car l'armée est forte. D'après les vidéos que nous avons visionnées, les assaillants ont été tués et quelques-uns d'entre eux ont été capturés. Il est vrai que cela peut nous inquiéter un peu parce que nous ne savons pas encore combien ils sont dans le pays et nous ne savons pas comment ils vont opérer », a-t-il déclaré.
Un autre habitant a blâmé l'ancien maître colonial du Tchad, la France. Il a suggéré que les critiques du président Emmanuel Macron à l'égard des dirigeants africains qui ont décidé de mettre fin au pacte de défense avec la France ont été un élément déclencheur.
« M. Macron a déclaré que les dirigeants africains avaient oublié de remercier la France pour son aide dans la lutte contre le terrorisme. Le Tchad a répondu par un communiqué et le président Deby a également répondu hier, ce qui a déclenché une véritable tension entre les deux présidents », a-t-il encore affirmé.
Les habitants étaient pour la plupart à l'intérieur au moment où les coups de feu ont éclaté autour du bâtiment présidentiel, beaucoup soupçonnant qu'il s'agissait d'une tentative de coup d'État.
Des vidéos non vérifiées ont circulé sur les réseaux sociaux, montrant des corps de combattants djihadistes qui auraient été tués lors de l'attaque.
Pour le moment, la présidence elle-même n'a pas communiqué sur les événements en cours.
Mais le ministre des Affaires étrangères et porte-parole du gouvernement, Abderrahmane Koulamallah, est apparu dans un bref direct sur sa page Facebook, pour indiquer que tout était sous contrôle