
« Je témoigne que je me suis retrouvé dans cette ville, la ville de l’histoire, du présent et du futur. » C’est avec ces mots que le résident sénégalais Moctar Sene, président de la communauté sénégalaise dans la moughataa d’Atar, m’a accueilli, hier lundi matin (NDLR 5 mai 2025, à son domicile du quartier « Mbarka we Amara » de la commune d’Atar.
C'était à l'occasion d’une interview accordée à la presse, au cours de laquelle il a évoqué l’importance de la mise en œuvre des conditions de résidence et la nécessité de respecter les procédures réglementaires et légales de l’Etat.
Avec un regard pénétrant, le septuagénaire salue d’un signe de tête sa femme, Mme Fatima Nassereddine, originaire de Rosso, la capitale de la wilaya du Trarza. Assis sur une chaise en fer, ombragé par un simple treillis, entouré de maisons en pierre dans un décor tranquille, mon hôte répond à la question de son lien avec le lieu.
Je me suis installée à Atar en 1995, quelques années après mon mariage. J’ai eu deux fils et trois filles, nés, El Hamdoullillah, dans cette ville. Ils y ont grandi et ont été élevés dans les valeurs de l’islam tolérant. Ils s’y sont mariés et ont eu des enfants vertueux. Je suis devenu grand-père, El Hamdoullillah ».
Moctar, surnommé « Ndiaga », est connu parmi les habitants de la wilaya pour son grand professionnalisme et ses compétences uniques dans le domaine de la réparation électrique automobile. Son atelier a été et continue d’être une destination pour tous ceux qui recherchent la maîtrise et les conseils dans le travail.
Ndiaga a formé des dizaines de techniciens de la moughataa, dont son fils aîné, qui a ensuite repris la profession après que son père ait souffert d’un problème de santé qui l’a forcé à abandonner son travail après une carrière pleine d’apport, de dynamisme et de vitalité.
Selon les estimations, le nombre des membres de la communauté à Atar varie entre 50 et 60 personnes, indique Ndiaga, selon lequel, ils vivent en parfaite harmonie avec la population locale, partageant avec elle la bénédiction de la sécurité et de la stabilité au sein d’une culture sociétale ouverte imprégnée des enseignements de la véritable religion islamique. Cette culture respecte la vie privée des autres et préserve leur statut dans un cadre juridique et éthique qui protège les droits de tous, dit-il.
Concernant les relations mauritano-sénégalaises, le président de la communauté sénégalaise s’est montré fier de leur solidité, exprimant son espoir de les voir se développer et s’épanouir davantage dans l’intérêt commun des deux peuples. Je n’ai jamais fait l’objet, tout au long de mon séjour dans cette belle ville touristique, de persécution, que ce soit dans mes relations professionnelles ou rapports sociaux avec les habitants de la Wilaya, confie-t-il.
Dans le même contexte, Mamadou Keïta, représentant de la communauté malienne d’Atar exprime les mêmes sentiments de bon vivre et d’intégration.
« La population de la communauté malienne dans la ville varie entre 70 et 80 ressortissants, qui exercent des professions telles que la quincaillerie, la peinture et le travail domestique », a confié Keïta, arrivé à Atar en 2006 avant de s’y installer après avoir épousé, en 2007, Aicha Sima issue de la wilaya de l’Adrar, avec laquelle il a eu trois enfants : Mohammed, Houssein et Fatima, qui détiennent tous des papiers d’identité mauritaniens.
Mon fils aîné, Mohammed, âgé de huit ans, est en troisième année à l’école primaire n° 7 du quartier MBarka We Amara, en compagnie de son frère, Houssein, qui est à la maternelle dans le même établissement, a-t-il souligné, saluant le niveau des relations fraternelles et diplomatiques entre les deux pays frères. Je n’ai jamais ressenti un sentiment de dépaysement en raison de l’ouverture et de la gentillesse des habitants de la wilaya, a affirmé Keïta, mettant en exergue les liens historiques liant les peuples mauritanien et malien, renforcés par la religion islamique commune, les valeurs culturelles et sociales partagées, les intérêts économiques des deux voisins frères et la nature des défis de développement auxquels ils sont confrontés.
Le représentant de la communauté malienne a exprimé sa satisfaction quant aux mesures réglementaires adoptées par le gouvernement mauritanien, appelant à faciliter le renouvellement du séjour aux membres de sa communauté.
« Nous avons communiqué avec les autorités administratives locales et les avons informées de notre situation, de nos conditions de vie, de la nature de notre travail et des services que nous fournissons », a-t-il précisé, disant qu’ils sont devenus partie intégrante du tissu social de la communauté et ressentent une responsabilité partagée pour préserver sa souveraineté, sa sécurité et sa stabilité.
Mohamed Ismail