
Initié par l’Egypte, une déclaration conjointe de pays arabes et islamiques appelle à la désescalade et au retour aux voies pacifiques dans une région déjà plongée dans un contexte de fortes tensions.
21 pays arabes et islamiques ont adopté une déclaration conjointe dénonçant les frappes israéliennes menées contre l’Iran depuis le vendredi 13 juin, qui risquent d’avoir « de graves conséquences sur la paix et la stabilité dans toute la région ».
À la suite de nombreux contacts du ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, avec ses homologues, les signataires ont exprimé une « condamnation ferme des attaques israéliennes », qualifiées de « violation du droit international et des principes de la Charte des Nations unies ».
Israël et l’Iran ont échangé de nouvelles frappes aériennes lundi, au quatrième jour d’une escalade militaire meurtrière déclenchée par une offensive israélienne contre l’Iran. Le bilan s’établit désormais à 24 morts du côté israélien et à plus de 224 victimes en Iran depuis jeudi, selon les premières estimations.
Parmi les signataires figurent notamment l’Arabie saoudite, la Turquie, l’Irak, le Pakistan, l’Algérie, le Tchad, la Jordanie, les Émirats arabes unis, la Mauritanie et la Somalie. Tous appellent à « respecter la souveraineté des États » et à privilégier les voies pacifiques pour résoudre les différends.
Le Liban, le Maroc, la Tunisie, la Syrie et le Yémen ne figurent pas parmi les signataires de cette déclaration.
Les ministres des Affaires étrangères signataires ont demandé la « cessation immédiate des hostilités israéliennes », dans un contexte régional déjà très tendu, et ont appelé à une désescalade générale.
La déclaration met également en garde contre toute attaque visant des installations nucléaires placées sous les garanties de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), ce qui constituerait, selon les signataires, une « violation grave du droit international humanitaire ».
Israël a frappé plusieurs installations nucléaires iraniennes, avec pour objectif déclaré de mettre un terme définitif au programme nucléaire de Téhéran.
Le texte réaffirme l’attachement des signataires à la création d’une zone exempte d’armes nucléaires et d’armes de destruction massive au Moyen-Orient. Il appelle tous les pays de la région à adhérer au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), sans « sélectivité » - une référence implicite à Israël, qui n’a pas signé cette convention internationale.
Enfin, les ministres rappellent l’importance de garantir la liberté de navigation dans les eaux internationales et exhortent à ne pas compromettre la sécurité maritime.