
Le Groupe de la Banque mondiale vient de publier la huitième édition du Rapport sur la situation économique 2025 pour la Mauritanie, qui met en lumière les efforts poursuivis par le gouvernement mauritanien pour préserver la stabilité macroéconomique.
Des efforts qui visent également à renforcer les filets de protection sociale, malgré un ralentissement modéré de la croissance économique en 2024.
Selon le rapport, la croissance économique de la Mauritanie a atteint 5,2 % en 2024, contre 6,4 % en 2023. Cette décélération est principalement due au déclin de la production extractive et à l'affaiblissement de la consommation publique. Néanmoins, la performance économique du pays reste supérieure à la moyenne régionale.
Dans un contexte mondial marqué par l'incertitude, la Mauritanie a bénéficié d'un recul de l'inflation, soutenu par une politique monétaire plus stricte et la chute des prix internationaux des denrées alimentaires et de l'énergie. Les efforts d'assainissement des finances publiques en cours ont permis de réduire davantage le déficit budgétaire, grâce à une gestion prudente des finances publiques.
« La Mauritanie devrait maintenir la dynamique des réformes macroéconomiques et structurelles qui permettront de diversifier son économie et de créer des emplois productifs tout en protégeant les plus vulnérables contre les chocs économiques et climatiques », explique Thierry Yogo, économiste senior du Groupe de la Banque mondiale pour la Mauritanie.
Les perspectives économiques à moyen terme restent favorables, avec une croissance de 4,9 % en moyenne. Cependant, le rapport met en garde contre les risques persistants liés à la volatilité des prix des matières premières et aux chocs climatiques. Pour maintenir la stabilité macroéconomique et promouvoir une croissance plus inclusive, le rapport souligne la nécessité de diversifier l'économie, d'investir les revenus miniers dans des secteurs productifs non extractifs et de poursuivre des politiques budgétaires et monétaires judicieuses.
L'édition 2025 met un accent particulier sur la réforme de la protection sociale. La Mauritanie a fait un grand pas en avant en remplaçant progressivement les subventions généralisées par des programmes ciblés de transferts monétaires. L'utilisation du registre social national a permis d'améliorer la couverture et de mieux identifier les ménages vulnérables. Bien que les dépenses d'aide sociale aient représenté 1,51 % du PIB en 2022 – ce qui reste inférieur à la moyenne régionale – les réformes en cours visent à rendre les interventions plus efficaces et mieux alignées sur les besoins des populations les plus vulnérables.
« Alors que la Mauritanie poursuit ses efforts louables pour préserver sa stabilité macroéconomique, il devient de plus en plus important d'améliorer la couverture, la précision du ciblage et l'efficacité de ses programmes de protection sociale afin d'assurer un développement durable et inclusif », a déclaré Ibou Diouf, responsable des opérations de la Banque mondiale pour la Mauritanie.
Le rapport constate que les programmes de protection sociale ont eu un impact positif sur les populations vulnérables et la réduction des inégalités, notamment à travers le programme Tekavoul qui se distingue par son efficacité. Toutefois, pour réduire au maximum la pauvreté, il est essentiel d'augmenter durablement le niveau des prestations et d'affiner les mécanismes de ciblage.
Pour améliorer la prestation de l'aide sociale, le rapport recommande de mettre à jour le registre social, d'améliorer la précision du ciblage, d'aligner les subventions alimentaires sur les besoins réels des ménages et de renforcer la coordination institutionnelle grâce à une plateforme nationale et à des outils de suivi harmonisés. Enfin, l'élargissement des programmes d'inclusion économique et l'élaboration de stratégies de reclassement des bénéficiaires contribueront à mettre en place un système de protection sociale plus adaptatif et résilient.
COMMUNIQUÉ DE PRESSE N° : 2025/084/AFW
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