
La Banque El Amana (BEA) et la Banque européenne d’investissement (BEI), via sa branche BEI Monde, ont signé un accord de 20 millions d’euros pour le financement des petites et moyennes entreprises (PME) en Mauritanie, à l’occasion de la quatrième Conférence internationale sur le financement du développement (FfD4).
Au moins 30 % des financements seront destinés à des entreprises dirigées ou détenues par des femmes, ou qui comptent une forte proportion de femmes dans leurs effectifs. Par ailleurs, 30 % sont également réservés aux entreprises dirigées ou détenues par des jeunes, ou qui emploient un grand nombre d’entre eux.
Mohamed Ahmed Salem Bouna Moctar, directeur général de la BEA : « Ce partenariat avec la BEI renforce le rôle de la BEA à l’appui du développement de l’économie bleue en Mauritanie. Il reflète notre engagement en faveur d’une croissance durable, inclusive et innovante, au service de la jeunesse, des femmes et de la valorisation responsable de nos ressources naturelles. »
Ambroise Fayolle, vice-président de la BEI : « En misant sur la pêche durable, un secteur stratégique pour l’économie mauritanienne, nous contribuons à préserver les ressources naturelles tout en favorisant des chaînes de valeur plus résilientes et inclusives. Je me réjouis également que ce projet accorde une attention particulière à l’autonomisation économique des jeunes et des femmes, qui sont souvent sous-représentés dans l’accès au financement, mais dont le rôle dans le développement local est primordial. C’est cette double ambition – environnementale et sociale – qui incarne l’esprit de notre travail avec la BEA et nos partenaires de l’UE dans le cadre de la stratégie “Global Gateway”. »
Jozef Síkela, commissaire européen aux partenariats internationaux : « Grâce à cet investissement au titre de “Global Gateway”, nous approfondissons encore notre soutien à la pêche durable et à l’économie bleue en Mauritanie, tout en élargissant les possibilités offertes aux jeunes et aux entreprises dirigées par des femmes. Je suis heureux de constater qu’à la suite de ma mission en Mauritanie en décembre dernier, notre partenariat continue de se renforcer. »
Inclusion financière des femmes et des jeunes
L’objectif de 30 % en faveur d’entreprises dirigées ou détenues par des femmes, ou qui comptent une grande proportion de femmes dans leurs effectifs, est conforme aux critères internationaux du Défi 2X. En Mauritanie, malgré des avancées notables, l’accès des femmes au financement reste limité, en particulier dans les secteurs porteurs comme la pêche ou l’agrotransformation.
L’objectif de créer des perspectives économiques durables pour la jeunesse mauritanienne s’inscrit pleinement dans le cadre du partenariat UE-Mauritanie en matière de migration, lancé en mars 2024 pour accroître l’emploi local, dans un pays où plus de 60 % de la population active a moins de 35 ans, et pour renforcer la stabilité régionale.
La BEA joue d’ores et déjà un rôle moteur en matière d’inclusion financière, notamment via l’ouverture, en 2023, d’une agence bancaire au sein du camp de réfugiés de Mbera, en partenariat avec le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), afin de faciliter l’accès aux services financiers pour les populations déplacées et leurs communautés d’accueil.
Partenariat stratégique pour la pêche durable
Cette opération vise à renforcer les chaînes de valeur des produits de la mer, un pilier stratégique de la coopération entre la Mauritanie et l’Union européenne, dans le cadre de l’accord de partenariat dans le domaine de la pêche durable (APPD) qui promeut une gestion responsable des ressources halieutiques.
Toutes les entreprises du secteur de la pêche bénéficiaires du partenariat BEI-BEA devront s’engager à améliorer leurs pratiques et à obtenir des certifications environnementales internationales, notamment auprès du Conseil d’intendance des mers (MSC). Une assistance technique ciblée permettra d’accompagner cette transformation.
Cet accord reflète les objectifs communs de la Mauritanie et de l’Équipe Europe et s’appuie sur la collaboration entre, d’une part, la KfW et le ministère fédéral allemand de la coopération économique et du développement (BMZ) et, d’autre part, plusieurs banques mauritaniennes, dont la BEA, afin de développer la chaîne de valeur des petits poissons pélagiques destinés à la consommation humaine. Il est au service de l’économie bleue, un domaine de développement intégré soutenu par l’Union européenne par l’intermédiaire de la stratégie « Global Gateway », parallèlement au projet de construction d’un débarcadère aménagé pour la pêche artisanale piroguière sur la côte sud de la Mauritanie. Ce financement s’inscrit dans le cadre du Fonds européen pour le développement durable Plus (FEDD+) au titre de la stratégie « Global Gateway » de l’Union européenne.